Ce 9 octobre 2022, jour de la Saint Denis, Tocardo avait comme objectif de courir ces 42 km dans cette grande ville américaine, avec une ambiance hors du commun.
La ville de Chicago, capitale de l’Illinois, est réputée pour ses... Pizzas ! Évidemment ! Si tu ne vois pas de quoi je parle, à Paris, non loin des Champs-Élysées, et sans doute ailleurs, tu peux avoir un avant goût des pizzas de Chicago chez Pizza Pie Factory. Il faut avoir grand faim pour opter pour une de ces pizzas, car c’est 12.000 Kcal garanties. Si à Paris, la pizza est de taille relativement modeste, à Chicago, My God (mon Dieu, et non mon gode... Tu vois je te fais bosser ton anglais). Les meilleurs pizzas du monde sont à Chicago, pour les Américains, évidemment. Nos amis Italiens en rigolent encore, mais au pays de l’Oncle Sam, les superlatifs sont employés facilement. Le pays de la démesure n’en a plus à cela près.
Au pays d’Al Capone, ça craint ou pas ?
Située au bord du lac Michigan, Chicago est l’une des villes les plus sûres des USA (tu dois bien pouvoir trouver des statistiques à la noix sur ce sujet sur la toile). Oublie donc tes idées reçues et tes souvenirs de films sur la prohibition, ces faits dates des années 1930... Cela fait un bail, comme dirait Nathalie. Chicago n’est pas cette ville malfamée que la série Chicago PD (c’est le nom de la série sur Netlfix et pas une insulte ou autre, PD pour Police Department. Dis-donc, si tu souhaites aller courir le marathon là-bas, va falloir élever ton niveau d’angliche, ce n’est pas en regardant la grande vadrouille que cela va suffire !). Bref, à Chicago, tu peux jeter un billet de 100 dollars par terre et revenir le lendemain, tu seras certain que quelqu’un l’aura rangé soigneusement afin qu’il ne s’envole pas. Les gens veillent ici ! Une ville totally secure (j’crois que cela veut dire, tout à fait sec). Garde quand même ton mobile proche de toi, car celui qui a trouvé ton billet de 100$ la veille, risque de ne pas avoir de quoi appeler. Au final, c’est comme partout. A pas peur.
Windy city ? Hein, ça veut dire quoi ?
Située donc au Sud du lac Michigan, quand le vent souffle du Nord, la température dans les rues de Chicago peut chuter de 20°C en moins d’une heure. Le vent se rafraichit au-dessus du lac, et si la température est négative, ce sont des mètres de neige qui tombent sur la ville. Et là, tiens toi bien, car le vent, ce n’est pas la brise d’Ile de France que météo France qualifie de fortes rafales, ici, c’est du vent de chez vent. The wind... Et quand Winter is coming, au mois d’octobre, tu peux serrer des fesses. Le type de vent qui va pousser au maximum la résistance de l’élastique de ton slibard. Tu peux finir dans un arbre, ou au fin fond d’un parking souterrain en moins de 10 secondes. Bon ok, j’exagère un peu, mais du vrai vent, pas ces pets de canards que nous connaissons dans notre hexagone.
7 ans plus tard...He’s back !
7 ans plus tard, il revient... Tocardo avait déjà couru le marathon de Chicago en 2015. D’excellents souvenirs avec de multiples records personnels : record perso sur le 10km, record perso sur le semi et record perso sur le marathon avec un premier passage sous les 3 heures (2h58). Arrivé au 39ième km en 2h39minutes ! Et puis bim, le trou noir. Avec une gestion de course totalement optimisée donc, en totale contradiction avec les conseils distillés par tous les coachs de la planète... Parti à fond la caisse, Tocardo sera incapable de refaire à nouveau de telles performances sur 10 km et semi ! Il finira ce marathon en alternant marche et footing, complètement cramé. Mais 7 ans plus tard, Tocardo n’est plus le même. Plus question de partir comme un viking, il revient comme un bon paysan franchouillard philosophe : qu’est-ce que le temps ? À quoi bon le chrono ? Bref un mental de vainqueur. L’on connaît déjà la suite.
Rendez-vous chez le Consul de France !
Cerise on the cake, quand tu es Français et que tu cours le marathon de Chicago, tu reçois une invitation de la part du Consule de France, t’invitant à une surprise party d’avant course afin de te féliciter de ta participation. Et ouais. Evidemment, quand tu arrives la veille de la course, tu auras loupé le rendez-vous, car le Consule t’a invité le vendredi... Donc c’est mort pour Tocardo sur cette édition de 2022. Mais en 2015, j’étais présent, et c’était bien sympa. On mangeait des carottes et des brocolis en buvant du jus de pomme. De quoi se mettre en bouche avant d’allez s’empiffrer d’une meilleure pizza du monde.
Chicago, réveil au petit matin
Si t’es lève tard, tu vas prendre cher au marathon de Chicago. L’entrée dans les sas débute à 5h30 du mat. Tu n’auras pas trop le temps de faire une sieste avant le départ, car tu auras un peu froid. Mais si le soleil se pointe vers les 7 heures du mat, tu seras déjà dans les starting-blocks (nan, y’en a pas...), tu seras dans la ligne qui te mènera au départ. Les premiers, les élites partent sur le coup des 7 heures
Vient avec des Nike, lames en carbone
Si tu souhaites te fondre dans la masse des athlètes US, faut te chausser avec des pompes à 250 balles, sinon, tu auras l’air d’un plouc comme Tocardo. Avec ses pompes à 68 euros en soldes (des Asics basiques). Aux USA, ce sont des Nike aux pieds et rien d’autre. Juste incroyable, je suis dans le sas des 3 heures et je scrute les pompes des athlètes, ils sont tous en Nike lame carbone ! Cela fait bizarre, mais bon avec mes pompes avec gel, je risque bien de partir moins vite :)
L’hymne américain...
Comme sur tous les marathons US, un p’tit hymne ne fait pas de mal pour mettre un peu la pression. En version chantée à capella (nan, ce n’est pas une ville, c’est genre, chanté sans musique...). Allez bim ! C’est parti !
Objectif : autour des 3 heures si tout va bien...
À Chigago, c’est comme à New-York, les Américains doivent se qualifier pour venir courir, et ce ne sont pas des qualifs de daube. Soit cela, soit tenter sa chance au tirage au sort. Et les demandes sont nombreuses, pour peu d’élus. Donc, dès le départ, ce ne sont pas des clowns, cela ne rigole pas. Cela envoi. Je pars sur un rythme de 3h05 au marathon et me disant que si au semi je suis dans le vrai, j’en mettrai un peu plus, histoire de feindre un negative split à la noix. Je dois tout d’abord reconnaître ma fille aînée qui est bénévole sur cette course. Elle doit être au 6ième km, j’ai encore suffisamment d’oxygène dans le cerveau pour la reconnaître. Enfin normalement. Car j’ai passé les 10km sans la voir ! Il faut que je pense régulièrement à filmer également, pour ma vidéo, un p’tit coup de GoPro. Bon, ce n’est pas grand chose, mais cela prend un peu d’énergie tout de même. Mais tout va bien. L’ambiance aide vraiment, les gens sont juste bien plus fous que ceux qui courent. Quelle ambiance ! Cela booste... Du coup je passe le semi-marathon en un chrono marathon en 3h04min, pas mal ! Reste plus qu’à envoyer ! Et là, au 22ième...
Bim, ischio droit en alerte rouge. J4avais déjà mal avant. La semaine passée j’ai couru un p’tit 18km et dans une grande descente, genre à 18km/h, j’avais ressenti comme un coup de moins bien... Au même endroit. La douleur est persistante mais pas handicapante. Je décide donc d’abandonner l’objectif des 3 heures et vise désormais un 3h10 ou 3h15, ce serait déjà bien. Je profite pour filmer et bénéficier de cette ambiance.
Je reconnais des parties de parcours, même 7 ans après. Côté ravito, j’esquive leur boisson isotonique qui n’est pas bonne à mon goût, mais chacun le sien (de goût). Au 39ième, je reconnais l’endroit où je m’étais stoppé net en 2015, arrêt moteur. J’avais terminé en marchant dans d’atroces souffrances. Je passe cette année tout sourire, en espérant qu’une fois refroidi mon ischio ne va pas trop me taquiner. Je passe cette dernière bosse juste avant l’arrivée (le pont), histoire de vérifier que la crise cardiaque n’est pas encore pour aujourd’hui et c’est l’arrivée, sous un grand soleil ! Frais mais beau ! Un super parcours avec une super ambiance (près d’un million de spectateurs selon la presse locale).
Au final, un chrono honorable de 3h16min. Les deux années de pause Covid ne me seront pas favorables, mais bon, pas grave.
Tellement emballé par cette ville et ce marathon que je décide d’y retourner en 2023, ayant réalisé les minimas qualificatifs. Trop bien.
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