Méribel Trail 2019, au-delà des nuages, un tocard marcheur aux championnats de France de trail
Ce samedi 10 août 2019 se courait le Méribel Trail, format 50km, support aux championnats de France de Trail Long. Attiré par les sommets, tel un cloporte par du pain moisi, El tocardo était venu, histoire de préparer ses gambettes à son objectif de mi-saison, le GRR 2019 (Diag des fous de la Réunion). En mode marcheur, sans bâton. Il n’aura pas fait le voyage pour rien, mais n’aura pas pris non plus de coups (de bâton, évidemment).
Arrivée la veille, surtout pas de reconnaissance du parcours... A quoi bon ?
Arrivé le vendredi en milieu d’après-midi El Tocardo avait pris soin de ne surtout pas effectuer la moindre reconnaissance de parcours. Nul besoin. Il reconnaissait d’emblée qu’il n’avait pas le niveau pour ce type d’épreuve : une course de montagne, réservée aux athlètes habitués à être gavés de D+ tout au long de l’année. En Seine et Marne, le point culminant dépasse outrageusement les 200m, puisque le sommet du département, la butte Saint-Georges culmine à 215 m d’altitude à Verdelot. Inutile de dire que les Seine et Marnais n’ont donc absolument rien à apprendre des savoyards, question connaissance du brie de Meaux, évidemment.
70% du parcours à plus de 2.000m d’altitude
Avec les trois quarts du parcours à plus de 2000m d’altitude, c’est le tour de la Vallée de Méribel qui sera parcouru : Mont de la Challe, Mont de la Chambre, Mont Vallon, Col du Fruit, Sommet de la Saulire, Dent de Burgin, Rocher de la Loze, Col de Leschaux, Roc de Fer… autant de lieux emblématiques où la sueur va couler à flots. Le saviez-vous ? Le taux d’oxygénation du sang baisse de 14% à partir de 2.000m d’altitude en moyenne, ceci est du à la diminution du taux d’oxygène dans l’air à cette altitude. Afin de compenser cet effet, notre organisme a une parade : il augmente le nombre de globules rouges dans le sang... Sauf qu’il faut une dizaine de jours pour que cela soit effectif. El Tocordo a donné 13 heures à son organisme pour le faire... Evidemment, le boulot n’a pas été fait. Si cela se trouve son p’tit corps ne s’est même pas rendu compte de la situation. Il faudra donc prendre soin de ne pas faire monter son cardio trop rapidement, sans quoi, cela sera l’arrêt en pleine pente.
Dossard retiré sur le lieu de départ, en haut de Méribel-Mottaret
Dossard retiré, notre tocard s’inquiétait tout de même du lieu du départ de la course. Situé en haut du’une cote, à Méribel-Mottaret. Il pensait déjà que de rejoindre le départ serait une première épreuve avant le coup de feu du départ. Rendez-vous était donné à 6 heures du mat. Orages attendus selon la météo. Ce parcours de 50km, Méribel Trail, était le support des championnats de France 2019 de trail long.
Météo : pas d’orage, mais du brouillard, c’est bien mieux !
Tocard d’un jour, tocard toujours. Bien que les organisateurs ne l’avaient pas indiqué dans la liste des éléments essentiels, El Tocardo avait donc choisi d’emmener en promenade sa lampe frontale, ne pensant pas qu’à 6 heures du matin, il pouvait aussi faire déjà jour dans les montagnes. Ce n’est pas grave, ce ne sont pas ces 250 grammes de plus à porter sur 52km et sur 4.200D+ qui feront la différence... Bilan, notre tocard amusait la galerie à qui voulait bien l’entendre qu’il laisserait sa frontale allumée, afin que la batterie se vide, et soit ainsi, évidemment moins lourde. Face à l’épreuve physique qui nous attendait, ce genre de plaisanterie à 2 balles n’amusait personne, hormis lui-même. La concentration était à son maximum. Bang ! Coup de feu.
Championnats de France et course Open, tous ensemble, tous.
Si plusieurs sas avaient été intelligemment prévus, le départ n’est pas dissocié entre les France et la course Open. Le mélange s’opère rapidement, avant la ligne de départ, et la meute part dans la nuit, à la recherche de la vérité sur ces sommets.
Ne pas confondre course de montagne et trails...
Qualifié pour cette épreuve via sa participation aux 80km de l’éco-trail de Paris, un trail roulant, où les athlètes "normaux" (ie., pas des champions) peuvent espérer courir du début à la fin (ou au moins à 90% du temps), El Tocardo fit vite dépourvu quand la pente fut venue. Pas la moindre portion de plat pour courir, aucune douce pente pour accélérer et frémir, des rampes empierrées pour montées, des descentes monotraces resserrées. Mais quand vais-je pouvoir courir se demandait alors ce bipède à longues pattes ? Et bien, une seule pente favorable, une descente après le col de la Loze, ce sera la seule portion de parcours vraiment courue par El Tocardo. Une bien maigre consolation. Et les Dieux du trail de questionner :
– "Mais que faisiez-vous durant ce début d’été, au lieu de vous entraîner ?"
– Je courais dans la plaine...
– "Ah, vous couriez dans la plaine, et bien pleurez maintenant !".
Sans bâton, les montées n’ont pas la même saveur... Le goût amer de l’effort
L’apport des bâtons pour ce type de course ? Je pense que la réponse est claire. Si sur certaines portions, notamment les portions les plus minérales, les bâtons n’apportaient rien, une bonne partie des cotes pouvaient être aidée. Mais ce choix de partir sans bâton est pertinent. Il s’agit de s’entraîner pour la Diagonale des Fous ! Ainsi, après la première cote d’échauffement, 7.8km, pour 980D+, El Tocardo se baladait sur les crêtes
Brume, brouillard sur les sommets, mais pas de roches glissantes...
Pas mal d’humidité le matin, lors de cette longue balade sur les crêtes. Baignés par la brouillard, les athlètes n’avait ainsi pas trop chaud. Cerise sur la gâteau, le sol, essentiellement minéral, n’était pas glissant pour un sou. Le constat est simple : El Tocardo n’est même pas tombé durant ce trail, c’est une grande première ! La seconde grande nouvelle est qu’elle a réussi à filmer sa course. Nan ? Et bien si... Faut dire avec son allure de sénateur, il a eu le temps d’appuyer sur les bons boutons, ne pas tenir la caméra à l’envers, bref, une grande surprise.
Pas de quinoa à la menthe citronnée assorti au jus de betterave et au chou kale aux ravitos ?
Au fil des kilomètres, les ravitos se succèdent. El Tocardo ayant commencé à être grincheux dès la deuxième grimpette, ne grignote même pas. Toujours aussi difficile dans ses choix alimentaires. Il ne trouve pas aux ravitos, ses graines de chia marinées préférées, et encore moins son quinoa à la menthe citronnée assorti au jus de betterave et au chou kale. Un aliment pourtant essentiel pour les athlètes pensait-il, mais ici, visiblement, ils sont plus oranges et cacahuètes. Bizarre ces montagnards. Que des produits de la région, oranges et cacahuètes. Du coup, El Tocardo a consommé ses gels industriels bourrés de sucres et autres substances favorables au développement du diabète de type 2, ainsi que quelques barres "healthy", à la bave d’escargot et aux écorces de pin, histoire de faire semblant d’être en activité sportive soutenue.
Complètement paumé sur les noms des cols et autres sommets franchis, El Tocardo remarquait combien les stations de ski ont complètement dénaturé ces espaces jadis sauvages. Pas un flanc de montagne n’est pas équipé de ces pylônes et autres jeux de câbles.
De retour à Méribel, son esprit est un peu embrouillé, car il se croit déjà arrivé. Mais en fait, il faut remonter encore à Mottaret. Et là, c’est le drame. Un chemin pour le moins séduisant le long d’un torrent, pour les promeneurs du dimanche, mais bien pénible pour les traileurs du samedi. El Tocardo marche, mais en a un peu ras la casquette, qu’il ne porte pas du reste. Il attend la fin de cette sortie avec impatience. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il affichera un si grand sourire à l’arrivée, trop content d’en finir avec cette aventure d’un jour.
Une belle médaille ! Un beau T-shirt ! Une tartiflette un peu lourde...
L’arrivée s’effectue sous les encouragements de la foule en délire. Les derniers 200 m sont même courus, incroyable. Notre tocard a encore du jus, forcément, il s’est préservé toute la journée. Après l’arrivé, la traditionnelle descente du demi-litre de St-Yorre et c’est direction le repas d’arrivé. Au choix, tartiflette, taboulé ou les deux. Eau ou bière. Ce tocard a les yeux plus gros que le ventre, car on prenant de tout, il ne finira pas sa tartiflette (c’est un peu lourd quand même...), et comme il n’y a pas de pain, ce paysan a bien du mal à avaler plusieurs bouchées. Il tentera de boire la bière, mais là encore l’effort est trop récent. C’est donc penaud qu’il redescendra au hameau afin de prendre une bonne douche... Avant de tomber dans les bras de Morphée rapidement. Il s’était levé le matin même à 4h30, en ayant très mal dormi.
Bilan : alors ? alors ?
Pour ma part, je reste mitigé. La course en montagne, ce n’est pas pour moi. Je marche trop longtemps et je ne cours pas assez. Je n’ai pas le niveau pour le faire. Ces monotraces durant tout le parcours rendent délicat tout dépassement. Une prise de risque importante, notamment en descente. Par ailleurs, certaines cotes m’ont ôté tout plaisir sportif, trop abruptes. Mais certains peuvent adorer. Pour ma part, je préfère les trails durant lesquels le commun des mortels (le bon vieux tocard des familles) peut courir, ainsi les km défilent bien plus vite :).
Merci aux organisateurs et bénévoles !
Encore un grand merci aux organisateurs ainsi qu’aux bénévoles. Ces derniers nous ont soutenus jusqu’au bout, en nous indiquant parfois les difficultés à venir. La dernière montée est très difficile m’avait-on dit... Ben, c’est vrai :)
Le lendemain, le soleil brille
Le lendemain matin, sans courbature, ce jeune vieillard alla encourager les athlètes en partance sur le 25km, trail court, pour 1.900 de D+, sous un soleil resplendissant. L’essentiel du parcours étant le même que celui emprunté la veille, il était heureux de ne pas avoir signé pour la participation aux deux épreuves d’affilée. Cela aurait une de trop. Après un dernier regard sur les sommets, il repart en direction des sommets d’Ile de France. Au passage, un chevreuil errant aura bloqué l’A43... Comme si cela était une gène. Sont fous ces montagnards, vouloir faire payer le péage aux animaux sauvages.
Adeptes de numérologie, sortez vos grilles de loto
Les joueurs de loto aiment bien trouver un condensé de nombres pour remplir leurs grilles, alors en voici quelques uns :
135e au scratch, en 9h51 (soit plus de 3 heures 45 min après le 1er...),
11e master 2 homme,
4.180m D+,
52.5 km,
3 gels, 2 barres mangés,
1 couleuvre vue, à 1m de mes pieds,
4541 KCal dépensés,
0 marmotte,
12 fois cités les mots "put* de m*, fais c*"...
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