FitBit Semi-marathon de Paris 2017, nouveau parcours top, météo pourrie
Semi FitBit de Paris 2017 : un nouveau parcours, sous une météo des plus pourries, mais au final, une bien belle course, à refaire sous le soleil, évidemment.
Semi de Paris 2017, nouveau parcours, nouvelle course
Dimanche du 5 mars 2017, après le traditionnel gavage de pâtes de la veille, j’arrive sur les lieux du Semi FitBit de Paris. L’heure est grave, la météo s’annonce dantesque, mais pour le moment, tout va bien, fort vent, mais pas de pluie. 5°C.
Objectif chrono de course : aucun ! Si je fais sous les 1h30 ce serait bien, et signe d’une qualif. pour les championnats de France 2018, mais rien d’obligatoire. Je prépare les 100km de Millau cette année, donc pas de plans d’entrainement de course rapide, une phase prépa via le 80km de l’éco-trail, donc pas de pression... (dans le sens, de stress, la bière est permise évidemment lors de la prépa... ah ah), surtout que le dimanche précédent à l’entrainement j’ai envoyé un marathon en 3:39 avec 500D+. Donc qui va piano va sano...
Dépôt de mon sac à la consigne, fait en 12 secondes chrono ! Bravo l’organisation, un gros progrès !
Denis était stressé ce matin... Il faut dire qu’il avait, une nouvelle fois, craint de rater l’heure du départ de la course. Le RER A avait tendance à se faire attendre sur le quai au départ... Mais bon. Il a fini par arriver à temps... Grrr...
L’année dernière, déposer son sac à la consigne était juste un enfer, la fouille des sacs étant effectuée lors du dépôt du sac. Cette année, malins et rusés que sont les organisateurs, la fouille des sacs était assurée lors de notre arrivée sur le lieu de la compétition. Pas folle la guêpe ! Du coup, aucune attente pour le dépôt de son sac préféré à la consigne, bien joué les organisateurs ! Bravo ! Un bon point de plus !
Tout commence par un échauffement plus que tonique
Denis était maintenant de bonne humeur, et se prêtait donc volontiers aux gesticulations sensées échauffer ces corps musclés, regorgeant de sucres lents, assimilés lors du repas de la veille, à base de pâtes, de pâtes mais aussi de pâtes.
Cet amusement fût l’occasion rêvée de dévoiler sa nouvelle ligne de vêtement, Denis By Paris, des panchos-couverture, super pratiques. Début de la vidéo, le clown en rose, c’est moi.
Enfin pancho pratique... Pas pour des mouvements très amples, ni face au vent, mais bon, pour attendre le RER où le départ d’une course, c’est top. Cela change du sac poubelle. Nouvelle mode, nouveau style.
FitBit Semi de Paris, en sas préférentiel, s’il vous plaît !
Il est de ces petites victoires dont on ne se lasse pas. Non, je ne suis pas un athlète suffisamment performant pour remporter la moindre course fréquentée, néanmoins cela ne m’empêche pas de savourer mes petites victoires personnelles. La pratique d’un sport, c’est avant tout cela, atteindre ses objectifs personnels et savourer ses propres victoires sur soi-même.
Après une année 2016 particulièrement fructueuse, mon chrono au semi des championnats de France m’a permis d’avoir accès au Saint Graal des sas de départ, le sas préférentiel sur cette course (moins de 1h25). Le côté obscur des athlètes, le SAS noir.
SAS Noir, le côté obscur de la Force
Du coup, il fallait jouer le jeu, faire son entrée dans le sas, avec un regard inspiré, une âme de champion. Jeter un regard de compassion vers le sas rouge suivant des 1h35, dans lequel je gisais l’année précédente... "Cours-le ou ne le cours pas sous les 1h25, mais il n’y a pas d’essai", la consigne de maître Yoda me revint en tête à ce moment-là, je ne sais pourquoi.
Comme je suis d’une rare arrogance, il fallait montrer l’évidente hiérarchie entre les castes, les être humains (sas rouge) et les machines (sas noir). Ce basculement du côté obscur s’obtient au fil des fractionnés courts, un passage d’être humain à celui d’une véritable bête :) Le repos est un signe de faiblesse, la fatigue est une faiblesse... Gloups.
Mais Denis espérait surtout que les humains du sas rouge n’allaient pas tous le dépasser dans les 300 premiers mètres, une fois le départ donné... Il ne sent pas vraiment équipé pour être une machine.
Je profitai innocemment de cette unique occasion que la vie m’a donnée pour entamer la conversation avec ces athlètes obscurs, ces Jedi de la course à pied, ceux qui ont la Force. Celle dont la recherche est vaine pour moi, tocard que je suis.
Le contact avec ces êtres venus d’ailleurs est, comme toujours, facile. Je demandais leurs objectifs de chrono, histoire de me trouver un compagnon de route et d’effectuer des éventuels relais, le vent promettait d’être fort sur les quais de Seine. La nature m’ayant particulièrement doté au niveau des oreilles, un déflecteur aérodynamique est toujours le bienvenu.
Pas déçu du voyage, les réponses étaient toutes du même acabit : objectif 1h15, objectif 1h12, objectif 1h20. Ok ,ok, les gars... Pas de souci, je vais courir seul alors... Pfff...
La question subsidiaire était, mais heu...
Pour arriver à ce niveau, tes séances de fractionnés courts pour toi, c’est quoi ?
ben, ça dépend, mais 30x200 c’est déjà pas mal...
Ah ouais, ok, merci, bon ben à tout à l’heure, quand je dépasse tout juste les 10, je me dis déjà n’en fais pas trop...
Top Départ, météo promise, météo due
La météo annonçait, avec un coefficient de certitude de 100%, de la pluie. Ben... Oui, il a bien plu. Alors non, ce n’était pas dantesque, au point de mettre des palmes et de partir à la nage, mais juste de la bonne pluie.
Expérimenté que je suis, j’ai connu pire. Cela me rappelle une anecdote météorologique, celle de mon marathon de Boston, durant lequel les conditions climatiques ont vraiment été dantesques. Une température sensiblement inférieure à 4°C et surtout des sauts d’eau dans la face, du 10eme kilo à l’arrivée... Cela marque à vie.
Tout ce qui nous ne tue pas nous rend plus fort !
Toutes les pluies que l’on connaît en France ne sont donc que du pipi de chat, c’est décidé, et c’est ainsi, du moins dans ma tête. Que ce soit clair.
Option course aux sensations
Comme je n’ai pas de réel chrono à faire, j’ai choisi de faire une course "plaisir", aux sensations. Et je n’ai pas regretté, super agréable. Ma montre est en position chrono, mais sans la vitesse instantanée et tout le toutim... Et surtout j’évite de la scruter. Je regarderai mon temps qu’aux indications de chrono officiels le long du parcours.
Les 10 premiers kilo sont d’une aisance totale
Ce semi de Paris début toujours très favorablement. Le parcours est en légère pente sur cette première partie, c’est super facile. Je me surprend à ne pas être essoufflé du tout. Je compte mes foulées, 3 pour 1 respiration, c’est rare que cela m’arrive. Je peux même fermer la bouche, super rare. Les 10 premiers kilos défilent rapidement, sans forcer, le chrono affiche 40 minutes et quelques secondes au passage de la bannière, une première super bonne surprise. Je suis vraiment à l’aise. Je regrette même un peu, et me dit que j’aurais pu faire un chrono, mais bon, c’est trop tard maintenant, car le plus délicat arrive.
Une seconde partie plus taquine
La seconde partie du parcours est plus "accrochante", davantage de petites bosses, quelques virages serrés, on ne sait plus vraiment où on est. J’ai l’impression d’avoir fait une demi douzaine de fois demi-tour. Il se met à pleuvoir de plus en plus, je suis trempé partout jusqu’à la moelle, de l’eau remonte dans mes chaussettes, nous courons dans des flaques de plusieurs centimètres de hauteur. Seul réconfort, ces tunnels, une source de chaleur, un arrêt de cette eau dans le visage, bref des instants de retour à la vie. Mais la fin des tunnels est parfois cruelle, des petites remontées toujours aussi sensibles pour les gambettes. Une bonne préparation pour le marathon de Paris. Je la joue humble dans ces cas-là et modère ma vitesse. C’est la bonne stratégie, car dès le retour au plat je dépasse de nouveau ceux qui m’avaient doublé dans cette mini épreuve, ils sont maintenant dans le rouge, pas moi. Na na nère...
Les kilomètres défilent, je reconnais le parcours, au final je me demande bien quelle partie du parcours a changé... Nous passons le ravito du 15eme kilo, un coup d’oeil sur le chrono, ah mince c’est ballot, j’aurais vraiment pu faire un truc, 1 heure pile poil au 15eme kilo. Mais quelle machine suis-je devenue ? Sans forcer le corps s’est mis au rythme de référence de 15km/h... Je ne suis donc plus un être humain ?
Allez, je reprends mes esprits et sens quand même un début de fatigue, et surtout je commence à avoir vraiment froid. Je ne peux plus ouvrir les mains, mes doigts doivent être blancs.
20eme kilo, la pause photo !
Puis c’est déjà le 20eme kilo, la pause photo... Je me décale de la file des coureurs pour jouer la pause, je fais un peu le clown comme d’hab, histoire d’avoir des souvenirs de cette course, cela m’essouffle un peu, il reste tout de même un bon kilo à courir. Mais cette course est top, car ce dernier kilo est encore en pente, tu peux envoyer tout le restant dans la machine... On récupère les morceaux à l’arrivée. On se prend au jeu, mes foulées s’allongent, je dois taper le 18km/h, c’est enivrant. Je pourrais faire un poil plus fort, mais je pense que cela se paie, et pour une dizaine de secondes risquer de se cramer les ischios serait bien stupide. Je termine donc la course en roue libre, essoufflé, en claquant des dents. Après 200m de récup, en mode footing pour aller chercher ma médaille et mon sac le plus rapidement possible, car j’ai super froid.
A poil sous la pluie battante
Mon sac récupéré, je tente de me changer sous la pluie battante. Impossible de défaire mes lacets (je regrette d’avoir fait un double noeud avant le départ). Tant pis, je déchausse sans enlever les lacets, je serai incapable de remettre mes chaussures correctement pour repartir. A l’arrivée, un pancho en plastique nous est donné, je peux donc me changer totalement sur place. Bizarrement à poil, j’ai moins froid qu’avec mon costume de coureur, à retenir pour mes sorties nocturnes au bois de Boulogne. Mais maladroit que je suis, ma veste est déjà trempée. Je décide donc de tout remettre mon bordel dans mon sac à dos, et me dirige rapidement vers la station de RER.
J’arrive tel un schtroumpf, bleu chez moi. Je passerai 10 minutes sous la douche à gaspiller de l’eau chaude et à appauvrir notre planète. Après un bon repas, 2 gâteaux au chocolat, je me pose sur la canapé, en mode lobotomisé. Bouche ouverte. Je regarde la pluie tomber sans cesse par la fenêtre. Ai-je rêvé ou tout ceci est-il bien arrivé ? Je scrute mon chrono sur le web... Impensable, sous les 1h25.
3 secondes suffisent pour repasser du côté obscur
Avec ce chrono officiel, inespéré de 1h 24m 57secondes, pour 3 secondes seulement, je ferai encore donc partie du sas préférentiel noir l’an prochain. 24 eme Master 2. Et pas peu fier... En espérant une météo plus clémente en 2018...
Des mercis !
J’ai évidemment une pensée pour tous les bénévoles, plantés sous cette pluie battante, devant servir ces quelques 38.000 coureurs (48.000 inscrits, et les autres vous faisiez quoi ?), aux musicos, affrontant la pluie pour distiller quelques notes lors de notre passage, pour les supporters, et ces groupes de soutien aux Chrétiens d’Orient, les plus motivés pour se faire entendre. Et puis évidemment, une organisation de pro, ça fait plaisir, même si les dossards restent chers, mais comme cette année, nous avions des soins thalasso en même temps que la course... ça passe. Allez, un grand merci à vous tous !
FitBit Semi de Paris 2017, une bien belle médaille !
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