La Nordique Bellifontaine 25 km 2019 - Marche Nordique sportive et conviviale
Comme chaque année, tous les 8 mai, les marcheurs nordiques se donnent rendez-vous à la Nordique Bellifontaine, une marche nordique renommée, haut-lieu des marcheurs équipés de piques à brochettes, dans ce cadre majestueux, celui de la forêt de Fontainebleau. Cette année, la Bellifontaine 25 km était le support du championnat de Seine et Marne de marche nordique, et épreuve qualificative pour les Championnats de France. Et ouais rien que cela. El Tocardo était de la partie...
Organisée par Azimut Sport Compétitions, le club élite de la discipline, à Montigny Sur Loing, la Nordique Bellifontaine est une, oups pardon, est LA sortie de marche nordique de la saison, celle à ne pas rater. Trois distances proposées : 9, 15 et 25km. Cette dernière, la 25km, est l’épreuve support des championnats de Seine et Marne, inscrite dans le calendrier du Marche Nordique Tour (MNT) et donc qualificative pour les championnats de France. Des juges seront donc positionnés tout au long du parcours afin de vérifier la gestuelle appliquée des marcheurs (Mais si, rappelez-vous ces règles que votre coach vous rabâche à longueur de sorties, les bras loin devant, loin derrière, mains ouvertes, etc.). Des conseils formulés par les juges, puis des remarques correctives, puis enfin des sanctions, le cas échéant, pour les plus récalcitrants. Les juges seront, pour partie, en VTT afin de se déplacer plus rapidement, me semble-t-il avoir compris.
Un parcours plus que varié, dans un cadre magnifique, celui de la forêt de Fontainebleau. Tous les types de sol sont présents au long du parcours : du plus sablonneux au plus rocailleux, en passant par de la terre souple de sous-bois, tout comme un peu d’asphalte, bref, une véritable rencontre avec toute la panoplie des types de sols possibles. Prévoir donc des chaussures de marche polyvalentes, inutile de sortir vos grosses chaussures de trail avec des crampons en acier (Quoi ? tu n’en as pas ?). J’ai décidé de me chausser de mes Nike de route (que je n’utilise jamais sur route !), très souples. Tellement souple que c’est une douleur pour moi que de courir avec, donc je ne fais que marcher avec (Comme quoi, toi qui croyais voir de la pub déguisée pour Nike dans cet article, tu peux te raviser...). Je sens bien les cailloux au sol avec, cela fait comme des massages de la voûte plantaire, et puis des cailloux pointus m’incitent à marcher de fait plus vite (une bonne technique, tu devrais essayer :) ) mais elles restent néanmoins très confortables.
Du dénivelé à la Nordique Bellifontaine ? Jusqu’à 500m de D+ sur le parcours du 25km, histoire de prouver à tous, si cela était besoin, que la marche nordique sportive n’est en rien une activité sportive de second plan. Et d’ailleurs, le prochain que je croise en me tenant un tel discours, je l’emmène avec moi pour une marche de 20 bornes à 9 km/h et on en reparle... Je prends le pari que dès le 5e km, il changera d’avis !
Une météo incertaine
Ayant quelque peu souffert récemment de conditions météo défavorables, je scrutai avec soin les prévisions... Quitte à chercher un prétexte pour annuler au dernier instant. Après une longue période de sécheresse, la pluie était annoncé en ce 8 mai, histoire sans doute de perturber les commémorations les plus solennelles. Nous gardons tous en mémoire évidemment cette image de notre ex-président Hollande, complètement trempé lors d’une cérémonie officielle. Je ne peux m’empêcher d’y penser à chaque fois qu’il pleut, j’ai été traumatisé pour lui... Bref, toujours est-il que la pluie était annoncée et qu’elle n’est jamais arrivée. Le temps fut certes nuageux, mais aucune vraie averse n’est venue ponctuer cette sortie.
25 km, après un ultra de 133 bornes, ça devrait aller !
Pour ma part, seulement une dizaine de jours après mon ultra du pas du diable, 133km bouclé en 26 heures, avec des conditions météo dantesques une partie de la nuit, je préparai mes affaires de marche nordique avec nonchalance. "C’est pour la récupération" me disais-je... "Remettre cet organisme dans le bon sens. Reprendre des forces pour aller plus loin, car la saison ne fait que commencer... ". Ah bon ?
Le parcours de la Bellifontaine est composé de 2 boucles de 10km, au cœur de la forêt. Le parcours du 15km effectue une seule fois la boucle et le 25 km l’effectue ... Alors, combien de fois ? Sachant que la boucle fait 10 km ? Tic Tac Tic Tac... Punaise, les sportifs, côté neurones, c’est quand même pas bien rapide... Oui, 2 fois ! Bravo. Avec évidemment quelques passage taquins, pardon techniques diraient les trailers, histoire de cumuler 250m de D+ par tour (Garmin indiquera sensiblement moins, mais bon, pour le récit 250m cela fait un peu plus sérieux...).
Arrivé sur les lieux du départ, tout est en ordre. Je fais partie de cette brochette d’élus ayant une place de départ préférentielle (1 mètre devant les autres, nananère...). De mémoire, j’ai du indiquer une vitesse de marche supérieure à 8.5km/h sur le formulaire d’inscription, vitesse seuil faisant le distingo entre la marche nordique sportive et celle de loisir. Oh là.. Ne criez pas... J’entends déjà votre stupéfaction... Votre agacement, mais quel c* ce tocardo à 2 balles... Calmez-vous. Respirez lentement, mais profondément. Penser à une image positive. Relâchez vos muscles. Cela va mieux ? Bien ! De nombreux marcheurs font évidemment du sport en marchant moins vite, pas de souci. A chacun son rythme. C’est uniquement qu’il faut bien fixer un seuil pour faire un distingo. Pourquoi le temps minimal pour un marathon de Paris en préférentiel c’est moins de 3 heures ? Si vous courez le marathon en 3h15, je vous confirme que c’est déjà faire du sport. Voilà, tout est dit. C’est bon, je peux continuer ? Ceci dit, en canalisant votre énergie, plutôt qu’à vous énerver pour un rien, vous pourriez marcher plus vite. Oups, non, je n’ai rien dit !
Top départ, démarrage à fond, accélération à mi-course, pour terminer en sprint
Bref, un départ en pole position. Pas d’arrêt aux stands de prévu, même si le pit-stop est en milieu de boucle. Je pars avec ma maison sur le dos, mon réfrigérateur portatif et mon micro-onde. Bref, tout pour tenir au moins plusieurs heures. Mes objectifs initiaux sur cette sortie étaient de boucler ces 25 km en 3h /3h10, une place dans les 10 premiers aurait été satisfaisante. De toutes façons, j’avais de nombreux arguments pour expliquer toute contre-performance. Compte-tenu du plateau de cadors de la discipline, difficile d’espérer mieux. Mon seul avantage étant la distance, 25km. Alors que ces champions sont habitués à se mesurer sur des distances courtes, de 12 ou 13km, je savais que pour tenir un 25km, il fallait devoir commencer à gérer ses efforts. Sans compter le relief.
Le départ est donné. Cela part très vite, un tour du stade de foot pour échauffer les muscles et Rodolphe est déjà en tête. Derrière lui, tout le monde semble vouloir ne pas lâcher le moindre mètre. Je décide de ne pas suivre, bien trop rapide pour moi, cela doit approcher les 10km/h. Je préfère patienter et attendre la fin de la première boucle pour voir.
Un parcours mieux balisé ne peut exister !
Le parcours est agréable, et surtout excellemment fléché. Pas moins de 3 signaux sont présents à chaque changement de direction, avant, pendant et après le changement. De plus, des bénévoles, lors de passages sur des portions routières ou des changements de direction importants sont également présents, conduisant ainsi ce parcours au graal du balisage. Nombre de trails devraient venir marcher à la Nordique Bellifontaine afin d’apprendre l’art du balisage parfait. Un régal, même un tocard comme moi ne se trompe pas de direction, c’est dire.
1ère boucle
L’avantage d’un parcours sur deux boucles identiques est assez évident, découverte au premier tour, et utilisation de son expérience pour le second tour. Je jette un œil quand même de temps sur les côtés, histoire de voir si quelques champignons ne seraient pas égarés trop près du chemin, quitte à se promener en forêt, autant mêler l’utile à l’agréable, mais non, rien, il a fait bien trop chaud ces derniers temps pensais-je... Les km défilent rapidement, mais ce n’est pas pour autant une marche tranquille, nous sommes tous dans l’effort. Je pense à puiser régulièrement dans mon garde-manger, et à m’hydrater. Je constate que certains marcheurs ne le font pas, un signe évident pour moi, ils ne tiendront pas 2 heures à ce rythme sans hydratation conséquente. Ce qui devait arriver arriva. Afin la fin de la dernière boucle, je remonte peu à peu (en marche nordique la différence de vitesse entre 2 marcheurs est faible)... Pour me glisser à la 4e ou 5e position. A la différence de la course à pied, en marche nordique, le bruit caractéristique de l’impact des piques à brochettes, permet d’être averti d’une remontada d’un poursuivant. Mais à ce moment-là, le chant des oiseaux prenaient le dessus, les écarts se creusaient donc.
seconde boucle
Et c’est déjà la seconde boucle, les cotes sont suffisamment espacées les unes des autres pour que l’on ait le temps de récupérer. Je suis vraiment une enclume en cotes, je ralentis fortement, laissant ainsi quelques mètres avec les leaders de la course à chaque grimpette. J’arrive néanmoins à reprendre cet écart sur le plat. Dans la descente, ils sont aussi rapides que moi. Je suis déçu, car en course à pied, c’est mon point fort, mais en marche nordique, la gestuelle limite les écarts de vitesse. Et puis le 4e fait un coup de chaud, en surchauffe, capot ouvert, il ralentit fortement. Des bruits de moteur qui souffre, une respiration bien trop forte pour être à l’aise, des voyants doivent être au rouge. J’en profite donc pour déboîter et le dépasser (ben voui, c’est ça aussi le sport...). En 3e place, j’ai en visuel les 2 premiers, mais ils sont déjà à 200m devant, j’ai du m’endormir un peu, trop loin pour aller les chercher, il me faudrait 10km de plus. Je décide donc de rester à cette distance, d’assurer, ce serait ballot de me planter un pique à brochettes dans le pied maintenant...
Arrivée en 2h47 : 9,05km/h de moyenne !
Au final, je termine donc 3e de cette marche, à près de 400m des deux premiers (estimation pifométrique). Hyper satisfait de ce classement. Mais à ma grande surprise, le titre de Champion de Seine et Marne de marche nordique m’est également décerné, les deux premiers n’étant pas adhérents d’un club du département. Encore une bien belle surprise, avec la prise de connaissance de ma vitesse moyenne, plus de 9 km/h, une première pour moi. Comme quoi, un ultra trail 10 jours avant une marche chronométrée est un bon entraînement. Mais ne comptez pas sur moi pour refaire ce type d’entraînement plus de deux fois pas an !
Et le champion de Seine et Marne de marche nordique est... Et il est fier, comme s’il avait un bar/tabac et avait réussi à fourguer un compte nickel à un touriste japonais.
Merci !
Un grand merci à Azimut Sport Compétition pour l’organisation de ces marches, ce parcours, cette épreuve. Merci aux bénévoles pour leur dévouement et leurs aides précieuses. Un bémol ? Je n’ai pas vu de champignons, ni d’animaux de la forêt, chevreuils, sangliers ou autres... Mais on m’a dit qu’en 2020, ils seraient tous présents. Chic ! Je reviendrai !
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