Dimanche 22 octobre 2017 se tenaient les championnats de France de Marche Nordique. Ma première participation à ce type d’événement. Aucun minima requis, il fallait juste avoir une licence FFA Compétition pour pouvoir participer, potentiellement un souci...
Je vous passe mes mésaventures pour me rendre sur les lieux de la compétition, tout près de Chartres, un crevaison sur l’autoroute, histoire de se rappeler qu’un tocard d’un jour, est un tocard, toujours. Mais revenons aux piques à brochettes.
Un parcours agréable, varié, peu de dénivelé
Nan, nul besoin de maillot de bain... La parcours ne passe pas au travers de ces nombreux étangs. A Fontenay sur Eure, dans un magnifique cadre bucolique, un centre équestre, de nombreux étangs, se tenait l’épreuve de l’année pour la marche nordique. Toute l’élite française des amateurs de marche avec des piques à brochettes était là. Loin d’en faire partie, je suis venu, en simple visite, pour découvrir ce que voulait dire marche nordique sportive.
La météo était favorable, fraîche, mais sans pluie, avec quelques rayons de soleil. Le départ de la marche des CF était donné à 13:15 pour les femmes et à 13:30 pour les hommes. Le parcours est agréable, 100% nature, assez peu de dénivelé, les sportifs avides d’efforts soutenus resteront sur leur faim. D’une longueur totale d’à peine 14km, ce parcours mériteraient sans doute d’être un soupçon plus long, histoire de favoriser les marcheurs appliquant une gestuelle correcte, plus efficace et économe en énergie.
Bouchons ! Une première petite boucle à 7 km/h ! Mais que fait Bison Futé ?
Le départ est donné au coup de sifflet. Force est de constater qu’il est impossible de de marcher à son rythme sur les 3 premiers kilomètres. Comme souvent dans les courses, l’impression que les compétiteurs les moins rapides partent en tête. Impossible de ne pas marcher sur les bâtons du marcheur de devant, même en faisant très attention. Mes bâtons restent sous les semelles des marcheurs me suivant à plusieurs reprises, bref, un gros bazar... Après une première petite boucle, suit un monotrace de quelques centaines de mètres. Autant vous dire que pour dépasser c’est juste mission impossible. Vous avez beau vous dire qu’en 4 tours à effectuer vous aurez bien tout le loisir de dépasser, le retard pris vous fait perdre de nombreuses places. Ce sont les championnats de France, pas la marche de Crouilly-les-deux-Cloches...
ProTiming : un départ par vagues ne serait-il pas bien vue ?
Etant donné que cette course est équipé d’un système de chronométrage par puce sur le dossard, il paraît surprenant qu’un départ par vagues ne soit pas organisé, afin de tordre le coup à cette mauvaise habitude de lutte pour la survie lors des départs des marches nordiques. Non seulement, tous ces bâtons qui s’entremêlent sont un véritable danger, mais cela empêche la pratique correcte de la gestuelle, et renforce l’animosité entre tous les compétiteurs.
Bref, une réaction de la FFA pour imposer des départs par vagues dans les courses officielles serait, de mon point de vue, fortement souhaitée... Que dire des bouchons qui suivent le départ ? C’est certain, la marche nordique, c’est loin d’être de la Formule 1, mais un premier virage 30 mètres après le départ, c’est un ralentissement assuré, et des premiers mouvements de panique.
Hormis les élites parties en premier, nous sommes nombreux à être logés à la même enseigne. La pratique sportive de la marche nordique, c’est aussi donner le meilleur de soi-même, et là, les conditions ne sont pas réunies.
Marche Nordique : Trop de succès ?
Les organisations des courses à pied à succès se sont adaptées à leur succès. La marathon de Paris fait partir près de 55.000 coureurs, cela doit bien être possible d’en faire partir 232 sans cet embouteillage.
Le départ des coureurs par sas, ou vagues, c’est la solution pour éviter les embouteillages sur le parcours. En marche nordique, perdre 500m pendant les embouteillages, c’est un retard impossible à rattraper. De la frustration à haute dose donc pour tous les marcheurs bloqués dans le ventre mou de cette course.
Et sinon, maintenant que le succès est au rendez-vous, mettre en place des minimas qualificatifs, est-ce une piste ? Bref... Passons.
Des juges bien indulgents
Oui, cela va sans doute surprendre plus d’un lecteur, mais, si se prendre un carton jaune n’est jamais chose agréable, pour avoir observé de nombreux marcheurs, il faut savoir que notre gestuelle laisse grandement à désirer. La mienne est à améliorer, j’en ai bien conscience. Je n’ai pas été averti, mais je sais pertinemment que je peux faire mieux encore.
J’étais surpris par l’arbitraire des cartons jaunes lors de ma première marche nordique officielle en Bretagne, mais il est vrai que je n’avais pas toutes les règles pleinement en tête. Rien ne vaut le fait de se voir en vidéo pour s’apercevoir de ses défauts.
Je reste chagriné que de nombreux marcheurs ne respectent pas du tout les règles, non pas, qu’ils aillent plus vite en ne les respectant pas, au contraire, je pense qu’ils perdent largement en efficacité, mais la gestuelle accompagnant des bâtons reste bien le plus souvent approximative. Par ailleurs, comme dans toutes les disciplines de l’athlétisme, l’alignement est un point crucial. Or, le plus souvent, la poussée est effectuée avec le coude et non l’épaule, les bras partent sur les côtés, et/ou le planté de bâton est effectué à partir d’un main située devant le corps, un alignement des articulations impossible à réaliser ainsi.
Il suffit de regarder les vidéos postées sur les réseaux sociaux pour s’apercevoir de la proportion de marcheurs nordiques avec une gestuelle approximative. Mais je suis d’accord, chacun fait comme il souhaite, les juges sont là pour ça.
Un grand bravo pour le T-shirt ! Enfin digne des Championnats de France !
J’ai participé à quelques championnats de France, en course à pied, et il faut bien avouer que la plupart du temps, la grande déception c’est le t-shirt. Évidemment, ce n’est rien qu’un détail, mais il faut savoir que c’est notre trophée, à nous, les tocards. Pas de podium, alors notre seul trophée, c’est le t-shirt, ce souvenir qui vient compléter notre collection. Ce T-Shirt que nous mettons avec fierté lors des entraînements, afin de montrer au commun des marcheurs, que j’y étais... Et justement, les organisateurs de Fontenay Sur Eure l’ont bien compris. Félicitations à eux, c’est top !
Un bilan personnel mitigé..
Au final, un bilan mitigé. Je termine officiellement en 39e position, 14e master 2, en 1h38m. Assez déçu de ne pas avoir pu en découdre dès le début de la marche, mais bon, c’est le métier qui rentre. Je ne suis pas certain de vouloir de nouveau tenter l’année prochaine, la marche nordique en compétition n’est pas assez sportive à mon goût. Après un marathon, même si le départ s’est mal passé, j’ai la satisfaction d’avoir fait le boulot. En marche nordique, j’aurais pu effectuer encore 3 à 4 tours de plus à cette allure sans souci... Un sensation de ne pas avoir tout donné, d’inachevé. Jamais bien agréable.