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Marathon de Tours

Récit de ma préparation et de ma course du marathon de Tours 2016 du 18 septembre 2016, championnat de France. Le nom exact du marathon de Tours est Touraine Loire Valley, que ce soit clair...

Publié le , mis à jour le

En 2016, le marathon de Tours, pardon, de Touraine Loire Valley sera le support des championnats de France de marathon. Une riche idée, car ce jeune marathon, seulement 3 ans d’âge, recueille de forts bons échos. Le parcours est séduisant dans toute sa première partie, l’ambiance est chaleureuse, et les filles sont belles.

Ce sera mon 13eme marathon, le 1er sur une épreuve de championnat de France, gloups... Je le cours car je suis fier d’être qualifié, et surtout, pour avoir le T-shirt finisher Championnat de France et pouvoir me la péter grave auprès des camarades de club.

Vos avis sur le Marathon de Tours Notation : /5

Mon expérience de Tours

  • Couru en 2016
  • Mon chrono : 2h 55m 25sec
  • Parcours : facile, tout plat (selon les organisateurs, pas mal de faux-plat selon les coureurs !)
  • Ambiance/animation : Très bonne au semi et à l’arrivée, pas un chat le reste du parcours,
  • A recommander : +++

Le parcours

Le plus souvent plat, mais je dirai en moyenne, en faux-plat favorable lors du 1er semi, et défavorable sur le second. Méfiez-vous des derniers kilos, notamment le dernier kilo, il ne faut pas jouer les secondes sur la dernière ligne droite, ça pique...

Avec en bonus su ce parcours, un tout petit passage dans le parc du château de Villandry. Ce n’est pas royal ? Un parcours propice à la performance, d’après le message des organisateurs. Ok, je valide. Le parcours a été modifié lors de l’édition de 2016. Les jardins du château ne sont plus largement traversés, mais uniquement empruntés pendant une 100 à 200 mètres. Les dégâts imposés aux allées du jardin lors des éditions précédentes étaient trop importants. Par ailleurs, les coureurs pouvaient trouver également cet amusement contraire avec la réalisation d’une performance (sol gravillonné). Ce court passage dans les jardins reste largement suffisant pour admirer ce magnifique château.

Dessiné le long du Cher et de la Loire, le marathon de Tours, oups pardon, de Touraine Loire Valley, promet d’être agréable. Le parcours emprunte le circuit de la "Loire à Vélo", tout en longeant l’affluent le Cher, jusqu’à Savonnières, pour y découvrir enfin, au semi-marathon, le Château de Villandry. Nous enchaînons avec les berges de la Loire, "Fleuve Royal" par excellence, via Berthenay, puis Saint-Genouph, et La Riche... pour une arrivée mythique à Tours "Place Anatole-France".

  • une météo 2016 idéale !

La chaleur des éditions précédentes pouvait être redoutée. En début de semaine il faisait encore 31°C, mais en ce dimanche 18 septembre, un temps nuageux et une température idéale de 16° étaient au RDV. Une humidité ambiante rafraîchissante, bref, parfait.

Mon objectif

Il faut être ambitieux. Autour des 3 heures. Après Tokyo et Paris courus en 2016 en 3h02 (pour des raisons diverses...), si tout va bien au 30eme, mon objectif sera d’être sous les 3 heures, si les voyants sont déjà à l’orange, 3h02 à 3h05, ou 3h10 ou 3h30 :).

Alors évidemment, la vitesse théorique pour courir un marathon en 3 heures, c’est de courir à 14km/h. Mais dans la vraie vie, on court toujours un peu plus vite, car la distance théorique des 42km195m est souvent dépassée de 300 à 400m, des petits détours pour les ravitaillements, des courbes non prises à la corde, etc. Donc si on se fixe du 14km/h pile poil, on finira à plus de 3 heures, c’est pour le moins ballot.

Vitesse cible en course : 14,2 km/h

  • Tactique de course : faire au mieux !

Quand on n’est pas un champion, rien que de lire le panneau "30km", on est déjà fatigué. J’ai déjà testé sur Paris le fait de courir le 1er semi cool, puis d’accélérer sur la seconde partie (négative split...). Cela ne l’a pas fait. Paris est un peu spécifique, car le second semi est plus difficile que le 1er, mais je pense que cette tactique ne me convient pas au niveau "intellectuel" (assez prétentieux de ma part d’utiliser ce mot, un mec qui court 42 bornes, tout en ayant sa propre voiture, n’a vraisemblablement pas toute sa tête..). Je préfère me mettre une pression que j’appelle "positive" : je sais que je suis en avance sur mon tempo au 1er semi et je cherche à préserver cette avance, plutôt que de savoir que je suis en retard et que là je vais accélérer pour aller encore plus vite par la suite. Car de toutes façons, au 30eme, que je sois allé 5sec/km plus vite ou moins vite, je serai de toutes façons, condamné à recourir au mental pur pour terminer...

Donc mon objectif sera de terminer le 1er semi en 1h27 à 1h28, cela me laissera 1 à 2 minutes de réserve, au cas où...

La préparation, début le 25 juillet 2016

Image d’illustration... Quand même...

Après 3 semaines de vacances en Grèce en juillet, je l’ai accumulée, la graisse... Je ne suis pourtant pas friand de loukoums et autres fêta dans toutes les salades, mais l’huile d’olive est présente partout, dans chaque plat. Et ça, c’est le drame... Avec une baisse d’activité physique, due à une chaleur accablante, forcément, la prise de poids est inéluctable. Bilan au retour + 5kgs... Aïe. Mais généralement la prépa marathon est signe de perte de poids, donc je ne suis pas trop inquiet.

Plan d’entraînement, court, simple, précis

Je pars sur un plan d’entraînement simple, avec par semaine :

  • 2 entraînements spécifiques marathon, mardi et jeudi,
  • 1 sortie longue, le dimanche matin,
  • 2 sorties footing courtes de récupération, lundi, mercredi.

En option le vendredi, une sortie en footing actif, si le physique le permet. En général, ce n’est pas le cas :). Je vais essayer de glisser 1 sortie de marche nordique par semaine, et d’effectuer 1 sortie de récup., le matin à jeun (en ayant bu mais pas mangé...), histoire de stimuler le déstockage de glycogène.

  • Semaine 1 : Le loukoum à pattes entre en action. Remise à jour... 1ère semaine, s’y remettre, le plus dur

Après 3 semaines de pause, se remettre à courir, ce n’est pas facile. 3 semaines c’est évidemment une coupure trop longue. Mais je n’avais pas le choix. Les quelques footing effectués en Grèce n’auront pas permis de préserver mon niveau d’avant les vacances. Ce n’est pas grave, allons-y. Footing... footing.

  • Semaine 2 : Tour de France, et c’est la chute !
Et une gamelle, une... Image d’illustration, la mienne était bien plus spectaculaire, évidemment !

J’ai l’avantage de pouvoir aller au taf en vélo. Ce n’est vraiment pas loin, je mets 6 minutes en vélo, et 8 minutes en voiture. Les feux rouges en vélo prennent moins de temps, je ne sais pas pourquoi :).
A force sans doute de regarder trop souvent les étapes du Tour de France, j’ai dû vouloir les imiter... Et zip... Une belle chute dans un virage. Comme le roi des tocards, j’ai donc glissé sur une bande blanche de passage piéton. C’est ballot. Surtout que je prends mon vélo tout l’hiver, et que je méfie comme de la peste de toutes ces bandes blanches, mais ce matin-là, je pensais déjà au boulot... Voilà, comme quoi, cela n’est pas encourageant de penser au boulot.

Rien de cassé mais forte douleur à la hanche due au choc sur le bitume, un bobo au genou droit, et une élongation d’un muscle quelque part dans la jambe droite... Je ne connais pas son nom, mais visiblement, il y a bien quelque chose à cet endroit-là.

Donc c’est déjà mort pour cette semaine d’entraînement, bravo Denis, t’es trop fort.

  • Semaine 3 : Du mieux, il sait encore courir, mais pas vite...

C’est passé. J’ai pensé à plusieurs reprises aller voir mon "magic Benji", mon ostéopathe guérisseur, histoire de me remettre tout cela en place après ma chute, mais au final, cela à l’air d’aller maintenant. Donc je reprends direct en semaine 3. Inutile de dire que je ne suis pas dans les chronos indiqués, je tourne à +5 secondes au kilo que le plan, mais c’est normal, pas de panique.

La sortie longue de ce dimanche a été éprouvante, la chaleur en cause. Je fais 26 km en 2h05, avec du fractionné 3*4000 à vitesse marathon. Dur, dur, mais bon c’est fait.

  • Semaine 4 : En août, il fait parfois chaud, voire chaud, même en Ile de France...

Après le footing de récup du lundi, p’tite séance de fractionné court pour tenter de ne pas perdre trop de vitesse. Déjà que ce n’est pas terrible.

Nous sommes le mardi 16 août. La météo annonce 31°C. Je décide donc de courir le matin tôt. Cela tombe je suis déjà réveillé à 3h30... Je me lève à 4 heures. Je déjeune copieusement, et hop à 5 heures je pars pour une petite séance de fractionnés : 12 * 300 m, repos sur 100m en trottinant vraiment pas vite (8km/h). Toc, c’est fait en 1h10 avec le p’tit footing de récup derrière, la messe est dite. Une douche et hop, au taf.

Comme la semaine s’annonce chaude hormis jeudi, je change donc mon plan et prévoit la sortie la plus éprouvante jeudi, sous la pluie, c’est mieux pour moi. Entre temps, je ferai footing ou marche nordique et un peu de piscine, pour apprendre à nager... Tocard que je suis.

Dimanche 21 août : sortie longue, 30 km en 2h22. Cette sortie imposait 3 fractionnés de 5km, 4km et 3km à vitesse cible. Vitesse tenue en moyenne, mais pas à chaque kilo, tout dépend du relief, la consigne est évidemment de ne pas forcer quand le relief est défavorable et d’allonger un peu quand les descentes arrivent. La météo était au top, pas trop chaud, impeccable. Bilan, j’arrive suffisamment frais pour participer à un jeu de piste l’après-midi sur Paris (Béguin Express..). Bon, notre équipe est disqualifiée, nous arrivons 3 minutes en retard à l’arrivée, c’est ballot... Mais l’essentiel est de participer.

  • Semaine 5 :

Lundi, footing de remise en marche, 45 min tranquille. J’en ferai 50 min. Après, un peu de natation fera le plus grand bien.

Dimanche 28 août : les 4 heures de Montevrain. Une petite course d’endurance, prévue en équipe restreinte de 2 personnes en relais. Bien que possible, courir 4 heures d’affilée me semble un peu long dans une prépa marathon.

Je vais donc courir avec mon camarade de marche nordique du 28km du Golfe de Mobihan, histoire de nous rappeler le planté de bâton. Là nous allons travailler le passage de relais.

  • Semaine 6 :

Lundi : footing en mode récup (endurance fondamentale) après la course de dimanche. Pour une fois je respecte la consigne et ne dépasse pas le rythme cardio... (J’ai RDV chez le cardiologue le lendemain pour ma licence :) )

Mardi : Fractionné 300m : histoire de bouger les jambes. A mon grand âge, 12 fois 300m suffisent largement. 100m en petite foulée entre chaque permet de reprendre son souffle gentiment.

Mercredi : Ben encore un footing, il faut bien éliminer toutes ces toxines accumulées, afin d’entamer cette fin de semaine les réjouissances, la vitesse cible sur des distances un peu plus longue.

Jeudi : 2 fois 6km à vitesse cible. Une séance vérité. Savoir si la bestiole tient le rythme. Le 6 bornes c’est la distance qui permet de savoir si le rythme n’est pas trop élevé. Bon j’ai tenu... Cela a été dur, mais c’est la vie !

Vendredi : Footing de récup, FC max à 75%

Dimanche : Semi-marathon à vitesse maxi ! Well done. Ce sera donc 25 bornes parcourues en 1h51, avec un semi bouclé en 1h32min. L’objectif n’a pas été atteint mais il faut savoir se contenter de ce que l’on peut faire. Ce qui compte le plus étant les sensations, et je me suis bien senti lors de cette séance, donc c’est bien.

  • Semaine 7 : Début du repos ! La semaine que l’on connait d’avance.

Le lâcher prise. La semaine qui fait tout. Préparer son mental. Ne faire que des sorties faciles, prendre conscience que l’on est prêt, même si ce n’est pas le cas :).

Lundi 5 septembre : après cette séance de dimanche, et le repas convivial avec tous nos voisins (qui a duré pas moins de 5 heures !), il va falloir un peu éliminer cette semaine. Les loukoums grecs de cet été font encore un peu pencher la balance vers le côté obscur, celui des grands nombres... Footing à vitesse réduire pendant 45 minutes, pour attaquer les graisses.

Mardi 6 septembre : 2 fois 10 minutes à vitesse semi (15,2km/h). C’est un peu le genre de séance que je redoute. Je sais que vous aller trop vite, et que ce sera dur de terminer en forme humaine. Bon ben, c’est ce que j’ai fait. Trop vite... Mais bon on ne va pas se refaire à 50 balais !

Mercredi 7 septembre : Footing 1 heure, vitesse d’escargot. Le but : travailler le poids, pour alléger la mule. Il faut donc courir en sub-vitesse de footing (<10 km/h). C’est super difficile pour moi, mais bon j’ai tenu 45 minutes. Après je suis revenu en vitesse footing normal (12 km/h), histoire de ne pas déprimer.

Jeudi 8 septembre : Séance d’accoutumance, 30 min à vitesse cible, soit 14.2km/h. Histoire que le petit corps s’habitue à ce rythme.

Vendredi & samedi : repos !

Dimanche 10 septembre : 1h30m en vitesse escargot.

  • Semaine 8 : Bon ben, quand faut y aller...

Lundi : 1h de footing.

Mardi : 50 min de footing super cool (moins de 10km/h).

Mercredi : 40 min de footing super cool (moins de 10km/h).

Jeudi : rien !

Vendredi : rien !

Samedi 17 septembre : A la quête du dossard !

Arrivé en ville par voiture, le premier souci est immédiat : trouver un place de parking. Cette ville est juste un petit Paris, beaucoup de voitures, des sens uniques dans tous les sens, un tramway sur l’axe principal, on ne sait pas si l’on peut rouler sur l’avenue ou pas , et surtout, évidemment peu de parking. Je me gare au final dans un parking sous-sol Indigo, à 400 m de notre hôtel (Mondial).

Chambre prise, nous décidons de partir à la quête du dossard. Il faut aller dans le centre commercial de la commune voisine, La Riche, pour le récupérer. Comme le parking est un enfer, je décide d’opter pour la navette gratuite mise en place par l’organisation. Le départ est indiqué à la gare de Tours. Nous nous y rendons (ma fille venue me supporter et moi) à pied, 15 minutes de marche.

Avant la course à pied, un peu de ping-pong...

A l’arrivée, nous ne voyons pas de navette. Nous demandons au bureau des bus de la gare. Ils nous envoient vers l’Office du tourisme avec un sourire non dissimulé. Nous sentons le piège venir.

L’Office du tourisme nous renvoie évidemment vers la gare des bus en nous affirmant que c’est bel et bien là-bas. Bref, ça commence bien.

Le n° de tél sur le site du marathon ne répond pas.... Arggg... Retour vers la gare, au final, en repassant devant la gare nous apercevons une navette... C’était bien celle-ci. Ouf ! Le chauffeur super sympa nous explique toute la vie du marathon... Le fait que les chauffeurs de taxi virent les panneaux des navettes mises en place car cela leur prend du business, que les Kenyans ne viendront pas cette année, c’est trop cher pour le budget de la course : il faut payer 35.000€ pour les faire venir (avion, hôtel, agents, etc)... Un voyageur dans le bus fait alors remarquer qu’en payant seulement 17.500€ il pourrait bien courir 2 fois moins vite qu’eux...

Une fois arrivée au centre commercial, retrait classique du dossard, bouteille de vin offerte. T-Shirt technique vert prairie sans aucune mention de la course et une sur-veste sans manche (je ne connais pas le nom de cette chose) d’une couleur très improbable nous est offerte. Elle porte les mentions de la course, mais une chose est certaine, je neporterai jamais cette chose, tant la couleur est repoussante (un mélange bizarre entre le jaune fluo et le vert moutarde). Bref pour sortir les poubelles cela peut le faire, sinon, mieux vaut éviter... Toujours est-il que le dossard est récupéré. Chose faite.

Le retour par la navette s’effectue sans encombre, en une 15aine de minutes. Retour à l’hôtel.

Repas du soir dans la pizzeria située au RDC de l’hôtel (La plazza), nickel, bonne nourriture, quantité idéale, service agréable, avec humour. Prix raisonnables. A conseiller. J’opte pour des pâtes, poulet & asperges. Pas de dessert.

Bonne nuit les petits ! Enfin presque...

Nous savons tous que la veille d’un marathon nous ne dormons pas hyper bien, mais là au moins, avec cet hôtel, vous êtes assuré de ne pas dormir avant 4 heures du mat. Ne jamais choisir son hôtel sans prendre garde à l’environnement. Cet hôtel est situé juste au-dessus d’un night club. C’est juste l’enfer, pas trop à cause de la musique, mais surtout de tous ces gens qui sortent dans la rue pour fumer et discuter, rire, s’engueuler... Bref, on comprend aisément pourquoi figurent des boules quiès dans la salle de bain de la chambre. Cependant, elles ne suffisent pas à faire oublier ce vacarme...

Dimanche 18 septembre : Récit de course

Après 2 heures de sommeil, réveil à 6 heures 15 pour le p’tit déj. Le départ du marathon est fixé à 8 h 45. Il est à 300 m de l’hôtel, je devrais être capable de parcourir cette distance en moins de 45 minutes... Je décide donc de partir à 8 heures de l’hôtel, histoire de goûter à l’ambiance avant le départ, frimer un peu dans le sas des championnats de France, enfin bref, tout ce que font les coureurs avant un départ.

Je prends un p’tit déj léger pour une fois (2 tartines de confiture, le blanc d’un oeuf dur, un café noir et deux verres d’eau). J’ai toujours trop tendance à manger avant une course... Allez, une douche bien chaude avant de partir et let’s go !

  • Ne prononcez plus jamais les mots de Garmin Forerunner 235 devant moi !

Achetée mi-août cette superbe montre GPS n’avait à mes yeux que des avantages. Je me faisais une joie de partage cette course avec cette aide précieuse, véritable horloge de mes foulées. Sauf que... Après avoir pris soin de la mettre en charge la veille au coucher, au petit matin, cette foutue montre affichait un bel écran noir et impossible de la mettre en route. Elle était super chaude et je me suis rapidement douté qu’un souci de batterie était à l’origine du décès prématuré de mon précieux objet. Un léger moment de panique... Que faire sans ma précieuse montre ? Vais-je savoir tenir mon rythme ? Ma fille me rassure... Des meneurs d’allure... Tu n’es pas tout seul, ton corps sait suivre de lui-même le rythme... Du bon sens. Je pars l’esprit libre et le bras gauche léger.

  • Courir au feeling... En serais-je capable ?

En bas de l’hôtel je fais part de ma déconvenue aux athlètes du club. L’un d’eux a la charité de me confier son chrono. Pas de vitesse instantanée, juste un chrono. Cela peut aider. Tous les km sont indiqués le long du parcours, cela devrait le faire... Même si je n’ai pas que cela à faire que de calculer les multiples de 4min 17sec.

  • Let’s Go !

Top ! C’est parti ! Le parcours est classique, en faux-plat favorable pendant plusieurs kilos d’affilée. J’ai le sentiment de courir plus vite que prévu, mon chrono m’indique qu’effectivement je vais trop vite. Je passe les 10km en 41’ c’est trop rapide, mais bon je le sens bien, je laisse courir, c’est le cas de dire. Je prends mon 1er gel, les ravitos sont nickels, l’eau est en bouteille, on peut donc boire sans s’en mettre partout.

  • Au semi, tout va bien !

Puis le semi arrive déjà, avec le château de Villandry. Une distraction faisant presque oublier que nous sommes en train de courir depuis 1h27min30sec... Je suis dans mon temps optimal au semi. Cela me donne du tonus pour ne rien lâcher. Je profite des encouragements du public massé sur le pont de Villandry pour positiver. Puis nous enchaînons avec du moins drôle, le second semi. Je le trouve en faux-plat défavorable, et je ne pense pas qu’il s’agisse uniquement de la sensation de fatigue. Mon prochain objectif est de passer les 30km en 2h05, maxi 2h08.

Le paysage est sympa, mais bon, c’est moins motivant que les rues de NYC ! Passé le 30eme kilo, j’en ai même loupé le fait de regarder le chrono, du coup, je ne sais pas en quel temps je suis. Je me rapproche de deux athlètes courant ensemble devant moi depuis le semi, ils ont l’air bien facile. Ils discutent entre eux. Bref, je décide de les suivre. Je leur demande s’ils comptent finir sous les 3 heures. Ils me répondent que l’un oui, l’autre non. Ce dernier sortant d’un triathlon, il n’a pas fait de prépa spécifique pour ce marathon. Dans tous les cas, il a belle allure et semble super facile. Je les suis donc, à l’abri du vent défavorable. Ils ne prennent pas la corde dans les virages tellement ils sont à l’aise. Je coupe systématiquement de mon côté tous les virages.

  • 32eme kilo : le marathon commence vraiment. Je suis déjà dans le rouge et décide donc de déclencher le décompte des kilos à courir, cela m’occupe l’esprit et m’empêche de penser à mes ishios qui sont en surchauffe... 10.. 9... encore 8... putain encore 7... mince il est ou le 6... y’a pas de 5 ici ou quoi ?... Et puis, c’est le mode dégradé, penser à autre chose absolument, ne rien lâcher, un record perso est sans doute en cours, 5 kilos, c’est quoi ? C’est peanut ! J’ai lâché mes compagnons d’aventure, je ne voulais pas ralentir. Mais ce faux-plat défavorable raccourci mes jambes, j’ai l’impression que mes pieds s’enfoncent un peu plus dans le bitume à chaque foulée... Et puis il reste encore 2 bornes ! Là je sais... Je sais que l’on ne peut plus craquer à 2 bornes de l’arrivée. Je reste fort et ne vais pas boire au dernier ravito, sinon je pourrais m’arrêter. Et puis 1, 2 virages, le public m’indique que c’est la fin.. Ben non ! Là c’est juste le plus dur... Et voilà je visualise le panneau arrivée au loin, encore 500 ou 600 mètres, je commence à craquer nerveusement, les larmes me montent aux yeux. D’un coup j’aperçois ma fille sur la gauche, je redresse la tête, je réalise l’exploit que je suis en train de réaliser, un mélange de joie et de peine m’envahit... Et puis une dernière épingle à cheveux ... Je vais pour franchir la ligne d’arrivée, à 20 mètres environ, je visualise enfin le chronomètre de l’arrivée (le bout de plastique au sol qui arrête le chrono)... Et on me crie "A droite... A droite..." je regarde à droite mais ne vois pas passage à droite (je cherchais une autre ligne d’arrivée :))...

Donc Denis, tel le tocard de service, ne comprend pas pourquoi il a droit aux confettis, et à 20 photographes en face de lui :) Il reste bien au milieu, évidemment, et enlève même la bannière de victoire d’Anaïs Quemener qui en termine tout juste derrière moi en 2h55 et 26 sec ! La Championne de France 2016 ! Ce qui donne mon chrono officiel du coup. Je me suis largement excusé auprès d’elle, mais elle m’a assuré de ne pas m’en vouloir, vu mon état...Un souvenir inoubliable de plus. Un juge FFA me confirme que je ne pouvais pas faire grand chose, nous étions trop proche.

Remise d’une belle médaille immédiate.

Je termine 10eme de ces championnats de France dans ma catégorie Master 2, et 62eme au général. Le champion de France, un p’tit jeune de 28 ans, en termine en 2h21min.

Je passe les 3 minutes suivantes à pleurer, joie et relâchement nerveux mêlés. Je me venge sur les pruneaux mis à disposition et en avale une bonne dizaine... Je ne sens plus mes orteils du pied gauche, c’est habituel, un ou deux ongles ont du encore voler en éclats. Ma fille m’attend à la sortie... Joie des retrouvailles et récit de mes aventures.

Au final, l’absence de ma montre m’a sans doute rendu service. En suivant mon allure plus rapide que prévue j’aurais eu une sensation de fatigue plus importante. Je prend acte de cette leçon et envisage de ne plus prendre de montre GPS lors de mes prochains marathons.

Ces montres nous font gagner des précieuses secondes lors des entraînements en travaillant de façon précise les allures, mais sont des freins potentiels lors des courses, lorsque l’on a les capacités d’aller au-delà de son objectif.

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